« L’étude des phénomènes hypnotiques nous a habitués a cette
conception d’abord étrange que dans un seul et même individu, il peut y
avoir plusieurs groupements psychiques, assez indépendants pour qu’ils
ne sachent rien les uns des autres et qui tirent alternativement la conscience
à eux. Des cas de ce genre que l’on appelle « double conscience »,
peuvent a l’occasion se présenter spontanément a l’observation. Si dans
un tel clivage de la personnalité, la conscience reste constamment liée a
l’un des deux états, on nomme cet état : « l’état psychique conscient
», et l’on appelle inconscient celui qui en est séparé. »
Freud. Cinq Leçons sur la psychanalyse. P 43
« Les rapports de l’enfant avec les parents, comme le prouvent
l’observation directe de l’enfant et l’étude analytique de l’adulte ne
sont nullement dépourvus d’éléments sexuels. L’enfant prend ses deux
parents, et surtout l’un d’eux comme objet de désirs. D’habitude, il
obéit a une incitation des parents eux-mêmes, dont les parents
eux-mêmes, dont la tendresse porte un caractère nettement sexuel, inhibé
il est vrai dans ses fins. Le père préfère généralement la fille. La
mère le fils. L’enfant réagit de la manière suivante : le fils désire se
mettre à la place du père, la fille, à celle de la mère. Les sentiments
qui s’éveillent dans ces rapports de parents à enfants et dans ceux qui
en dérivent entre frères et sœurs ne sont pas seulement positifs,
c’est-à-dire tendres : ils sont aussi négatifs, c’est-à-dire hostiles.
Le complexe ainsi formé est condamné à un refoulement rapide ; mais du
fond de l’inconscient, il exerce encore une influence durable…Le mythe
du roi Œdipe qui tue sa mère et prend sa mère pour femme est une
manifestation peu modifiée du souhait infantile contre lequel se dresse
plus tard, pour le repousser, la barrière de l’inceste ».
Freud Cinq
leçons sur la psychanalyse, p 86
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