. Avec Socrate, au début de la guerre du Péloponnèse, le principe de
l'intériorité, l'indépendance absolue de la pensée en soi, est parvenu à
s'exprimer librement. Il enseignait que l'homme devait trouver et reconnaître
en lui-même ce qui est juste et bien et que par sa nature ce juste et ce bien
est universel. Socrate est célèbre comme maître de morale ; mais bien plus, il
a inventé la morale. Les Grecs ont eu de la moralité, mais les vertus, les
devoirs moraux, voilà ce que voulait leur enseigner Socrate. L'homme moral
n'est pas celui qui veut et qui fait le bien, ce n'est pas seulement l'homme
innocent, mais celui qui a conscience de son action. En appelant Sagesse la
conviction qui détermine l'homme à agir, Socrate a attribué au sujet, à
l'encontre de la patrie et de la coutume, la décision finale, se faisant ainsi oracle,
au sens grec. Il disait qu'il avait en
lui un "daimon" qui lui conseillait ce qu'il devait faire et qui lui
révélait ce qui était utile à ses amis. Le monde intérieur de la
subjectivité en paraissant a provoqué la rupture avec la réalité. Si Socrate
lui-même, il est vrai, accomplissait encore ses devoirs de citoyen, la vraie
patrie pour lui n'était pas cet État actuellement existant et la religion de
celui-ci, mais le monde de la pensée. Alors fut soulevée la question de
l'existence des dieux et de leur nature.
HEGEL Leçons sur la philosophie de l’histoire
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