Le temps, selon Kant est une » forme a priori de la sensibilité » et
non pas un attribut dezs choses en soi (comme Saint Augustin il pense
que le temps n’existe pas indépendamment de nous qui le percevons. Le
temps n’est pas une réalité absolue)
a) Le temps n’est pas
quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme
une détermination objective, et qui, par conséquent, subsiste, si l’on
fait abstraction de toutes les conditions subjectives de leur intuition ;
dans le premier cas, en effet, il faudrait qu’il fût quelque chose qui
existât réellement sans objet réel. Mais dans le second cas, en qualité
de détermination ou d’ordre inhérent aux choses elles-mêmes, il ne
pourrait être donné avant les objets comme leur condition, ni être connu
et intuitionné a priori par des propositions synthétiques; ce qui
devient facile, au contraire, si le temps n’est que la condition
subjective sous laquelle peuvent trouver place en nous toutes les
intuitions. Alors, en effet, cette forme de l’intuition intérieure peut
être représentée avant les objets et, par suite, a priori.
b) Le
temps n’est autre chose que la forme du sens interne, c’est-à-dire de
l’intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, le temps
ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il
n’appartient ni à une figure, ni à une position, etc. ; au contraire, il
détermine le rapport des représentations dans notre état interne. Et,
précisément parce que cette intuition intérieure ne fournit aucune
figure, nous cherchons à suppléer à ce défaut par des analogies et nous
représentons la suite du temps par une ligne qui se prolonge à l’infini
et dont les diverses parties constituent une série qui n’a qu’une
dimension, et nous concluons des propriétés de cette ligne à toutes les
propriétés du temps, avec cette seule exception que les parties
de
la première sont simultanées, tandis que celles du second sont toujours
successives. Il ressort clairement de là que la représentation du temps
lui-même est une intuition, puisque tous ses rapports peuvent être
exprimés par une intuition extérieure.
c) Le temps est la
condition formelle a priori de tous les phénomènes en général. L’espace,
en tant que forme pure de l’intuition extérieure, est limité, comme
condition a priori, simplement aux phénomènes externes. Au contraire,
comme toutes les représentations, qu’elles puissent avoir ou non pour
objets des choses extérieures, appartiennent, pourtant, en elles-mêmes,
en qualité de déterminations de l’esprit, à l’état interne, et, comme
cet état interne est toujours soumis à la condition formelle de
l’intuition intérieure et que, par suite, il appartient au temps, le
temps est une condition a priori de tous les phénomènes intérieurs (de
notre âme), et, par là même, la condition médiate des phénomènes
extérieurs. Emmanuel Kant, Critique de la raison pure (1781),
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